Depuis son clavecin, il y a fort longtemps qu'Aline Zylberajch est présente sur la scène baroque. Après des études de part et d'autre de l'Atlantique, à Paris (CNSMD) et à Boston (New England Conservatory), elle a participé aux premières productions d'ensembles tels La Chapelle Royale, Les Musiciens du Louvre, Le Parlement de Musique, avec lesquels elle a enregistré nombre d'opéras et d'oratorios. Ces concerts ont nourri sa prédilection pour la musique vocale et ses résonances dans l‘écriture pour le clavier.

Plus tard, sa rencontre avec la musique de C.P.E. Bach, mais encore avec nombreux compositeurs d'Europe centrale qui pour certains restent aujourd'hui encore méconnus, l'ont portée vers d'autres claviers tout aussi expressifs : elle découvre alors la grande diversité des paysages sonores du XVIIIè siècle, et ce sur toutes sortes d'instruments : les Cristofori, les Silbermann, les Pantalonflügeln, et diverses mécaniques de piano-forte aussi variés que ceux sur lesquels Mozart joua au cours de ses périples à travers l'Europe. Cette époque, qui est aussi celle de l'essor des duos, trios, quatuors avec clavier obligé, ouvre un nouveau champ d'investigations pour une autre passion, la musique de chambre. C'est ainsi que le parcours musical d'Aline Zylberajch croise celui du psaltérion/tympanon dont les marteaux de bois garnis de cuir ou de flanelle font vibrer les cordes d'une poésie à redécouvrir.

Et c'est tout naturellement que le piano tangentiel et la magique palette de ses couleurs se sont imposés comme le medium idéal pour partager avec sa partenaire de longue date, Alice Piérot, la mélancolie, le feu, l'humour et la tendresse de la musique de C.P.E. Bach. Depuis Strasbourg, où elle enseigne le clavecin au Conservatoire, Aline Zylberajch se rend fréquemment à l'étranger pour des cours d'interprétation en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Espagne, aux Etats-Unis, au Japon, au Mexique, en Pologne.